lundi 8 septembre 2008

Et une nouvelle taxe, une!


Le gouvernement, par la voix du Chef de l'Etat, a annoncé la création d'une nouvelle taxe de 1.1% sur les revenus du patrimoine des particuliers...

Regardons de près, si vous le voulez bien, les données dont nous disposons pour l'instant sur cette nouvelle taxe.

Tout d'abord, sa finalité. Il s'agit de mettre en place le RSA, de manière à ce que les personnes actuellement au RMI aient désormais toujours intérêt à accepter un emploi plutôt qu'à rester inactives. Bravo, excellente initiative. Mais alors, cela veut dire que le nombre de personnes allocataires du RMI va baisser, donc que le coût du RMI va baisser. de même, le montant des aides apportées aux personnes qui se réinsèrent dans la vie active sera forcément inférieur au RMI qui leur est actuellement alloué, puisqu'il s'agira de compenser un "manque à gagner", donc moins de dépenses. Alors pourquoi cette mesure nous est elle présentée comme plus couteuse que l'actuel RMI? Que vont devenir les économies réalisées sur le RMI? J'ai du mal à comprendre la mécanique.

Maintenant, la taxe. Il s'agit de prélever 1,1% sur les produits du patrimoine des particuliers. Ces produits, rappelons le, sont déjà grevé de 11% de taxes au titre de la CSG/RDS. Ils le seront donc désormais de 12,1%. Superbe opération politicienne. En effet, voici une mesure qui sera considérée par tous comme indolore car présentée comme touchant principalement "les riches". Le problème, c'est que ce n'est absolument pas le cas.

En effet, cette mesure va toucher de très nombreux Français, notamment retraités : 12 millions de personnes ont souscrit un contrat d'assurance-vie (34 % des ménages), 6,5 millions de personnes possèdent des actions en direct (23 %) et 4 millions de foyers qui déclarent des loyers pour un montant annuel moyen de 4 200 € et dont plus de la moitié des bénéficiaires ne sont pas imposables. Et tout cela au moment où le montant des loyers baisse (en valeur absolue dans bon nombre de villes, en valeur relative (compte tenu de l'inflation)partout), au moment où les revenus des placements diminuent. En effet, lorsque, aujourd'hui, un placement en fonds Euro (la majorité des placements assurance vie des Français) rémunère entre 4.3 et 5%, c'est un maximum (beaucoup des fonds Euro des banques n'atteignent même pas 4.3%!, je parle de "bons" placements). Prenons 4.5% qui est la moyenne de la fourchette haute des rendements 2007 (pour ceux qui placent leurs économies à la banque, tant pis pour eux, ils n'ont qu'à me consulter :-)) Retirez 12.1% de prélèvements sociaux sur vos 4.5%, il vous reste 3.951% de rendement net-net. Si vous n'êtes pas imposable, c'est que vous avez peu de revenus, donc que vous avez une structure de consommation "utilitaire". Les produits que vous achetez (alimentation, carburants de véhicule et de chauffage, vêtements) sont ceux qui ont connu la plus grosse augmentation. Votre "inflation subie" est donc supérieure au rendement net-net de votre placement. Si vous êtes imposable, retirez des 3.951% votre TMI (Taux Marginal d'Imposition), puis retirez l'inflation (env. 3%) et vous faites la triste constatation que vous vous êtes appauvri!

Cette mesure est proprement ahurissante. D'un côté l'actuel gouvernement semble vouloir tenir un discours de responsabilisation en affirmant que désormais ce n'est plus à l'Etat de tout gérer et que chacun doit savoir, en particulier pour la retraite, anticiper en prenant ses précautions et gérant son patrimoine, et de l'autre, il continue un mode d'imposition (appelons les choses par leur nom) assimilable à de la "justice sociale" et qui obéit à un principe de redistribution qui fait l'unanimité sur les bancs hypocrites de l'Assemblée Nationale depuis les premiers balbutiements de la République, à la fin du 17ème siècle. Gageons que dans la grande comedia del arte du Palais Bourbon, chacun jouera son rôle, le groupe communiste votera contre au prétexte que 1.1%, ce n'est pas assez cher payé pour les "nantis" et que 1,4 milliard d'euros, ce n'est qu'une goutte d'eau prélevée dans l'océan des "super-profits", quelques parlementaires de droite feront semblant de voter contre ou de s'abstenir afin de préserver leur électorat local et après s'être assurés que suffisamment de députés socialistes voteront le texte (M. Hirsch n'est-il pas un des leurs?) pour en assurer l'adoption. Non vraiment, le vote d'un texte portant le prélèvement social à 12.1% sur les contrats d'assurance-vie, les dividendes d'actions et les rentes viagères ne devrait donner lieu à aucun suspense lors de la prochaine rentrée parlementaire.

Et le Medef, direz vous? Le Medef est lui aussi ravi de cette mesure, puisque les grandes entreprises, celles qui ont redistribué 100 milliards d'euros aux actionnaires en 2007, sont totalement exonérées de participer à l'effort de soutien financier aux plus pauvres du pays!

En d'autres termes, c'est de nouveau la classe moyenne qui se retrouve mise à contribution.

Total, Suez ou EDF peuvent continuer d'envisager l'avenir avec sérénité... les grands fonds de pension anglo-saxons (ou Quataris et Moyen Orientaux avec lesquels nous sommes actuellement au mieux) ne paieront pas 1.1% d'impôt supplémentaire sur les dividendes perçus en 2009!

Ainsi va la France, droit à sa perte. Tandis que le Trésor américain rembourse des impôts pour soulager le pouvoir d'achat des classes moyennes, tandis que le gouvernement espagnol (socialiste, au demeurant) supprime l'ISF, nos "hommes" politiques, élevés à la sauce ENA (nouveau problème = nouvel impôt) nous relèvent de 0.3% les cotisations vieillesses, réduisent les "niches fiscales", créent une taxe de 5% sur les mobiles pour "financer" l'audio-visuel public, créent une taxe de 1.1% sur les revenus du patrimoine, alourdissent les taxes dites "écolos", créent de nouvelles taxes (dont une taxe "pique-nique"!... à quand la taxe pollution calculée en fonction de la teneur de vos urines?) censée lutter contre la déforestation (ah bon, l'argent collecté sera renvoyé aux pays du tiers monde pour replanter? j'aimerais bien voir ça!) et gageons que la liste n'est pas clause, tant l'imagination de ces vautours sait être fertile.

L'imagination? Faisons la travailler à relancer l'activité. Prenons en compte le réel potentiel d'un pays qui dispose de tous les atouts nécessaires pour réussir!

"Ma Vie, Mon Argent", premier site gratuit d'information patrimoniale

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