lundi 4 avril 2011

Ouest France deviendrait il lucide?

Ce matin, surprise! L'édito de Ouest France porte sur la Côte d'Ivoire.

Je m'attends, de la part de ce quotidien socio-catho, au discours plombé de la bien-pensance sur le gentil Ouattara en quête de son pouvoir légitime contre le méchant Bagbo, sur les vertus de la démocratie, de l'indépendance....

Stupeur! Bien sûr, on y lit que Bagbo doit partir parce qu'il a été "battu" aux élections (qui se sont déroulées, rappelons le, sans désarmement des rebelles, dans un pays divisé et dont le résultat est plutôt une photographie ethnique du pays que politique (cf la démonstration de B. Lugan)), mais aussi:

"Depuis l'accession à l'indépendance, la superficie fertile a été divisée par cinq, pendant que la population était, elle, multipliée par cinq. Le nombre de pauvres, en une génération, a été multiplié par dix. Après l'Afrique du Sud, la Côte d'Ivoire est l'un des pays les plus inégalitaires du continent.

Si la fin du monopartisme, dans les années 1990, ne pouvait qu'être saluée comme une bonne nouvelle sur le chemin de la démocratie, il faut bien reconnaître que l'avènement du multipartisme a favorisé les prédateurs de l'économie"

Eh oui, cela conforte ce que disait il n'y a pas si longtemps un ancien ministre français d'origine togolaise Kofi Yamgnane "C'était quand même mieux du temps des Blancs"!

En tous cas, il semble, pour l'optimiste que je suis, que le mur du mensonge sur la décolonisation et l'indépendance de l'Afrique est en train de se fissurer. Non, l'indépendance n'a apporté ni bien être, ni éducation, ni richesse aux populations. Non, la décolonisation n'a pas été accordée par la France dans un esprit de reconnaissance des peuples à disposer d'eux mêmes (il suffit de voir comment, tous les jours, nous bafouons ce principe) ni pour leur permettre de se développer, mais uniquement parce que la colonisation coûtait plus cher à la France qu'elle ne lui rapportait. La décolonisation, telle qu'elle fut entreprise, sous l'égide du socialiste Deferre et terminée par le général Degaulle fut un abandon des populations qui furent livrés à la rapacité des dignes descendants des chefs nègres qui vendaient leurs congénères aux marchands d'esclaves et à l'exploitation de sociétés privées. Une autre eut été possible, évoquée par Georges Bidault dans ses mémoires...

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